Alice n’est pas très sociable, à vrai dire, elle a toujours été assez timide, se reposant énormément sur son frère, Tom. Leur relation l’a énormément marquée, si bien qu’elle va souvent comparer les personnes qu’elle rencontre à lui. Il faut dire que ces deux là étaient très proches, sûrement trop d’ailleurs...

Si elle est née il y a 52 ans, elle a souvent les réactions d’une femme bien plus jeune, surtout lorsqu’elle doit interagir avec d’autres personnes. Alice se présentera d'ailleurs souvent comme une jeune femme de 25 ans à ceux qu'elle rencontre. Elle préférera d’ailleurs bien plus la compagnie des animaux. Depuis sa transformation en homiférée, Alice est végétarienne, ses années de vampire à se nourrir uniquement d’animaux lui ont fait jurer de ne plus en tuer si sa survie n’est pas en jeu.

Malgré son manque de savoir faire avec les humains, elle ne veux pas qu’il leur arrive de mal, après tout, elle aimait ça, être humaine… Jusqu’à ce qu’une bande de vampires ne change cela… Même si  aujourd’hui les choses sont différentes, Alice aime à penser qu’elle est redevenue humaine et ne dévoile pas sa nature si elle n’y est pas obligée.

Alice trouve les vampires dangereux et aimerait pouvoir transformer tout le monde en humain (ou homiféré du coup). Elle ne veut pas que ce qu’elle a vécu se reproduise encore et encore. Et le seul moyen d’éviter la guerre, c’est de supprimer les plus dangereux.

Elle n’ira pas forcément traquer les vampires, mais elle partage les idées des Insoumis et tentera d’aider la cause, tant bien que mal.

Je suis née humaine en 1967 en France. J’avais une famille, des parents adorables, même si mes souvenirs d’eux commencent à s’effacer, mais surtout un frère, presque une âme sœur, Tom. De deux ans mon aîné, nous avions toujours été très proches durant notre enfance, notre adolescence. C’était une belle vie, simple, aussi tranquille que n’importe quelle vie de famille de classe moyenne dans les années 70 dans l’hexagone. En grandissant, j’ai commencé à avoir mes premières expériences avec les garçons. Je n’avais jamais été d’un caractère très sociable, ce qui ne facilitait pas vraiment les choses. Je n’étais pas rejetée de la gente masculine, mais je n’appréciais pas vraiment la compagnie de la plupart des hommes de mon âge…  Bref, je n’ai jamais réellement de relation sérieuse, ou suffisamment significative pour que je me rappelle même d’un prénom, de toutes façons, j’étais plutôt quelqu’un de solitaire. Heureusement qu’il y avait Tom, je passais le plus clair de mon temps avec lui, d’ailleurs, lui non plus n’avait pas une vie romantique incroyable. Il me faisait découvrir ses musiques, ses amis, ses occupations, si bien qu’à partir de l’adolescence, nous étions quasiment indissociables, pas étonnant que je n’ai pas eu tant d’autres histoires d’amour que ça en fait. On peut très certainement appeler ça une relation fusionnelle. Je l’admirais beaucoup lorsque j’étais jeune, lui savait parler et charmer n’importe qui, il connaissait tout le monde et n’avait aucun mal avec les nouvelles rencontres. Moi, tant que j’étais avec lui, tout me convenait, puis j’arrivais à rentrer dans les bars avant l’âge grâce à lui alors j’en profitais !



Vers mes 19 ans, je trouvais du travail dans une animalerie, je m’occupais des chiens avant la vente et, avec le temps, j’ai été formée au dressage et à l’éducation. J’adorais ça ! Les humains n’étant pas mon fort, pas étonnant que je trouve mon bonheur avec ces bêtes à 4 pattes. C’est à cette période que je me suis un peu isolée de ma famille, et donc de Tom. J’avais envie de visiter le pays, j’ai donc déménagé dans le sud et j’y ai trouvé du travail et, très vite, à ma grande surprise, Laura. On peut dire qu’elle aura été la seule personne que j’ai vraiment aimée, mis à part ma famille bien sûr. Être loin de mon frère était dur, certes, nous nous appelions, mais sa présence me manquait, il me manquait. Cela a duré 4 ans. Jusqu’à ce que je reçoive un appel de Tom. Cette fois était différente. Il y avait eu un accident de voiture. Tom était dedans, mes parents aussi. Si lui avait eu de la chance d’être à l’arrière et de s’en sortir avec très peu de blessures, nos parents n’avaient pas survécu. J’avais 24 ans et cela marqua la fin d’une période de ma vie. Je suis retournée habiter avec mon frère. Il était impensable pour moi de le laisser, impensable d’être éloignée de lui en ces circonstances. Ce fut l’une des causes de ma rupture avec Laura mais, à vrai dire, mieux vaut ne pas me demander de choisir entre Tom et qui que ce soit d’autre. Il était ma famille et nous n’étions plus que deux. Et c’était tellement bon de le retrouver, c’est comme si j’avais retrouvé une partie de moi même...



C’est un an plus tard qu’une fois de plus, nos vies changèrent, et cette fois ci à tout jamais. Nous rentions tard, c’était un soir de juin 1993. Nous sortions d’un bar, près à rentrer chez nous à pied lorsque plusieurs personnes nous tombèrent dessus. Je compris tout de suite que quelque chose n’était pas normal, ils cachaient leurs visages et étaient arrivés tellement vite… Trop vite pour que nous puissions réagir avant qu’ils nous encerclent. Tom essaya de me protéger mais ils nous assommèrent en quelques secondes… Je ne me souviens même pas d’avoir vu une quelconque arme…

Ce que je supposais être bien des heures plus tard, je me réveillais dans une pièce, attachée à une chaise. Les fenêtres autour de moi étaient barricadées avec des cartons. Tom était à coté, plus ou moins dans le même état que moi… Je me sentais tellement… étrange… J’avais faim, j’avais soif et, plus que tout mon corps me faisait souffrir… Nos agresseurs nous rejoignirent. Ils nous parlèrent de choses insensées… Transformation… Renforcer les rangs… Guerre future… Vampires ? Est-ce que j’avais bien entendu ? Est-ce qu’ils étaient sérieux ? Je compris rapidement que, que ce soit la vérité ou non, ils n’étaient pas en train de plaisanter. Ils nous amenèrent une femme, elle était plus jeune que moi et semblait bien plus terrorisée. J’avais déjà compris ce qu’ils voulaient, et j’aurais certainement été dans le même état qu’elle si nos places avaient été inversées. Nous n’étions pas dans un cauchemar. Une bande de fous furieux nous demandaient bien de tuer cette pauvre fille et de… Boire son sang ?! Bien sûr, nous avons refusé. Mais il suffit que l’un d’eux menace de me tuer pour que Tom passe à l’acte. Il était capable de tout pour moi… Si je pouvais choisir quels souvenirs je pouvais effacer de mon esprit, cette journée serait certainement la première sur la liste.



Il nous fallut quelques temps pour nous habituer à notre nouvelle… Condition. Au départ, nous vivions avec le groupe qui nous avait transformé, qu’aurions nous pu faire d’autre ? Ils nous apprirent à nous débrouiller, à nous faire discret et à chasser. Leur guerre ne devait pas éclater avant 10 à 20 ans, il fallait faire gonfler les rangs avant de passer à l’action. Nous avons décider de partir lorsqu’ils ont voulu que nous allions transformer d’autres personnes. Mais cela était impensable pour nous. Pour être sûrs de leur échapper, nous sommes parti en Angleterre. Nous vivions cachés, et nous avons rapidement découvert que notre faim pouvait être apaisée avec du sang animal. Je n’avais jamais apprécié les autres humains, mais, l’idée de les tuer m’écœurait au plus haut point… Nous sommes restés comme ça des années. Même lorsque les vampires sortirent de l’ombre, nous restions cachés, aidant parfois quelques humains à échapper aux autres vampires lorsqu’une scène se déroulait devant nos yeux. Mais je sentais que Tom changeait. Il avait envie d’être libre. Nous étions des vampires à présent et il voulait que nous nous assumions au grand jour, il voulait rejoindre la guerre et aider les autres à conquérir le monde. De toutes façons, les humains étaient déjà en train de disparaître alors autant arrêter de se cacher. Il ne fallut pas longtemps pour que nous rejoignons les élites, même si je ne partageais pas leur point de vue, l’idée d’abandonner Tom m’était insupportable, nous avions vécu trop d’années juste nous deux…

Quelques années après la fin de la guerre, des rumeurs d’un virus pouvant retransformer des vampires en humains commencèrent à circuler. Tom y était farouchement opposé. Il se considérait réellement comme un vampire, après tout, cela faisait plus de 20 ans que nous avions été transformés. Mais je me sentais toujours humaine, je voulais redevenir humaine. Je voulais vivre normalement, même si ce terme a certainement perdu de son sens à présent.



J’ai décidé de partir il y a seulement 6 mois. Seule… Je ne supportais plus cette vie, je voulais revoir le jour, je voulais un endroit sûr. De ce que j’avais compris, il fallait se rendre à Downside, ce que je fis. J’espérais que Tom me comprenne, j’espérais qu’il me laisse vivre en tant qu’humaine, je lui avais laissé une lettre, bien que ça ne soit pas grand-chose compte tenu de notre relation...

J’ai donc réussi, je suis redevenue humaine. Enfin homiférée, c’est comme ça qu’ils m’appellent… Je n’ai eu aucune nouvelle de Tom, je pense qu’il a compris, je l’espère. J’ai trouvé un travail, j’ai repris une petite vie, même si la vie, sans mon aîné, ne ressemble qu’à un simulacre… J’espère que la science pourra évoluer grâce au sérum, j’ai entendu dire que des scientifiques faisaient des tests sur les gens comme moi. En tous cas, j’espère que tous les vampires se verront administrer cet antidote. La paix doit revenir et ce n’est pas en présence des vampires qu’elle pourra exister, belle et durable. Il faut les transformer, il faut les sauver… Il faut que je sauve Tom.