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contexte

Le monde a changé. Une espèce supérieure a pris notre place. Des créatures qui n’existaient alors que dans les légendes. Mais la vérité, c’est que ces créatures, à la fois fascinantes et terrifiantes, sont bien réelles, et rôdent dans l’obscurité de notre monde depuis bien longtemps déjà. Je ne peux me résoudre à nommer ces êtres si particuliers. Je me dois cependant de vous les décrire. Je vous parle d’individus qui n’ont d’humain que l’apparence, et qui, à la lumière du jour, préfèrent les ténèbres de la nuit, plus propices à leurs activités sanglantes. Je vous parle d’êtres aux dents longues et suffisamment acérées pour percer la chair de votre cou et en faire perler le sang. Je vous parle de bêtes incontrôlables, obsédées par le besoin de s’abreuver, et qui ne reculeront devant rien pour l’assouvir. Et aujourd’hui, ces créatures sortent enfin de l’ombre. Parce qu’aujourd’hui, elles n’ont plus rien à craindre de l’Homme. Et nous, nous pauvres humains qui nous pensions si infaillibles, nous ne pouvons pas les arrêter. Et bientôt, il ne restera plus rien du monde d’antan que nous chérissions tant.

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  • 28 mai 2018Ouverture du forum
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  • 02 août 2018Changement de design
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  • janvier 2019Changement de design
  • juin 2019Changement de design
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" Jade Caldwell "
Jade Caldwell
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MessageSujet: Buried in Broken Dreams Buried in Broken Dreams EmptyLun 22 Avr - 19:22





Buried in broken dreams
Jade Caldwell & @Pedro Sanchez

Elle releva la tête et sa main se posa sur sa cage thoracique, à l'emplacement de l'organe vital qui lui permettait d'être toujours de ce monde. Mais elle ne parvenait pas à percevoir les battements de son cœur. Elle ferma les yeux et ses sourcils se froncèrent légèrement alors qu'elle tâchait de se concentrer. Enfin, elle perçut cette pulsation, régulière, sourde, signe que la vie coulait bel et bien dans ses veines. Elle entrouvrit les lèvres, et un soupir de résignation s'en échappa. D'après son diagnostic, elle allait bien. Il n'y avait rien à signaler. Rien, à part son esprit et son cœur désespérément vides. Elle avait perdu quelque chose, quelque chose d'essentiel, de nécessaire à la survie de son âme. Elle se noyait, lentement mais sûrement, et tendait la main vers la surface, sans savoir ce qu'elle cherchait à attraper, ni ce qu'elle attendait de ce monde. 

Elle ouvrit les yeux et inspira alors que sa main retombait doucement sur le grimoire qu'elle avait ouvert sans grande attention jusque-là. Ses yeux parcoururent les courbes manuscrites des lettres ancrées sur les pages, mais ses pensées étaient ailleurs. Sa mâchoire se serra et elle referma brusquement le recueil poussiéreux. A partir de quand devait-on abandonner la partie ? Que resterait-il des pions éliminés sur l'échiquier de la vie ? Le jeu en valait-il la chandelle ? 

Alors que ces questions la hantaient, elle attrapa le grimoire et se leva pour le ranger sur l'étagère sur laquelle elle l'avait trouvé. Mais ses pieds la guidèrent vers une autre allée sans qu'elle en ait réellement conscience, et ses yeux se posèrent sur des romans de fiction. Elle approcha sa main, et laissa ses doigts effleurer délicatement les couvertures. Vivre. Vivre, pour elle, c'était se battre. C'était faillir. Et puis, se relever, sans prendre en compte l'importance des blessures de guerre, et continuer le combat, même avec des morceaux de cristal plantés dans le cœur. Vivre, c'était ne jamais abandonner, et tout affronter. Aujourd'hui, pourtant, elle s'interrogeait. Peut-être que, depuis le début, elle s'était trompée de voie. De toutes ses forces, elle avait essayé d'être celle que le monde voulait qu'elle soit. Elle avait donné sa vie en offrande au monde, sans réaliser que c'était pourtant son bien le plus précieux. Elle inclina la tête. Peut-être bien que les héros fictifs des livres qui se trouvaient devant elle avaient bien plus d'enseignements sur la vie à lui transmettre qu'elle ne l'aurait cru. 

Soudain, elle retira vivement sa main, comme si elle avait approché sa main trop près de la flamme. Elle secoua la tête. Elle ne devait pas se laisser distraire. Elle avait un objectif. Un plan pour l'atteindre. Et surtout, surtout, elle avait un rôle à jouer. Et elle devait s'y tenir. Il était trop tard pour revenir en arrière, elle avait déjà tout perdu. Elle ne devait pas prendre le risque de tout reconstruire pour s'effondrer à nouveau. 

Serrant son ouvrage contre elle, elle se retourna brusquement et percuta quelqu'un de plein fouet, si bien que le grimoire qu'elle tenait dans ses bras glissa et tomba au sol avec fracas. Elle cligna des yeux et recula maladroitement d'un pas avant de croiser le regard du jeune homme qu'elle venait de bousculer.

- ...Je suis désolée. Je ne vous avais pas vu.

Elle se pinça les lèvres et haussa doucement les épaules d'un air gêné.

- Il faut dire que je n'ai pas l'habitude de croiser du monde par ici... La bibliothèque est déserte le plus souvent.

Elle afficha un sourire contrit et s'abaissa enfin pour ramasser son livre, qu'elle épousseta brièvement, avant de se redresser et de pencher la tête d'un air interrogateur.

- Alors j'espère que vous pardonnerez ma curiosité mais... Que faites-vous ici ? Vous cherchez quelque chose en particulier ?
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MessageSujet: Re: Buried in Broken Dreams Buried in Broken Dreams EmptyVen 2 Aoû - 20:07
Bonsoir @Pedro Sanchez,
Nous constatons malheureusement que ton absence de réponse excède le mois réglementaire. Nous te laissons à partir de cette notification un délai de deux semaines supplémentaires pour soit :

  • Poster une absence qui excuserait ton retard et ton plausible ralentissement.

  • Répondre à ce jeu


  • Nous te remercions pour ta compréhension et espérons sincèrement que votre jeu pourra évoluer en toute pérennité. Le staff reste à votre disposition pour tout problème, que ce soit sur le forum ou sur le discord, nous nous assurons de vous tendre une oreille attentive et vous garantissons notre plus fidèle dévouement.
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    MessageSujet: Re: Buried in Broken Dreams Buried in Broken Dreams EmptyVen 16 Aoû - 10:01





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    Jade Caldwell & Pedro Sanchez

    Pedro ne put empêcher un soupir d’échapper ses lèvres. De la fatigue saupoudrée d’un petit peu de détresse. Pourquoi est-ce qu’il s’était auto-convaincu que c’était une bonne idée déjà ? Ah oui.
    L’ennui.

    Ou un sentiment assez semblable.
    Il n’y avait aucune autre manière de le dire : il s’acclimatait mal à sa nouvelle situation. Après tout, il avait été humain 20 ans. Tout au plus. Et un siècle, surtout en comparaison, c’était plutôt long. Pas que les cent dernières années furent monotones, loin de là. Mais il était clair que l’ancien vampire avait pris des habitudes depuis, des réflexes, qu’il avait certaines attentes qui ne pourraient probablement plus jamais être comblées. Et puis des nouveaux besoins dont il n’avait vraiment jamais voulu.  
    Rien qu’à se concentrer un peu trop longtemps sur l’humiliation permanente qu’était devenu son quotidien, comment, pourquoi et surtout à cause de qui, il pouvait sentir ses mains qui tremblaient et sa mâchoire grincer. Il devait se calmer. Déjà, parce qu’il était dans un lieu public et qu’avoir l’air d’un chien enragé n’était pas véritablement très urbain et risquait d’attirer sur lui une attention très peu souhaitée, mais aussi parce que la colère le fatiguait encore terriblement.
    Une bonne chose que ses journées ne soient occupées que par des activités reposantes et des individus paisibles. (Non.)
    Il lui apparaissait encore une fois clairement que si sa guérison physique était enfin en phase de s’achever, il était irréaliste d’espérer de son corps qu’il oublie si facilement les abus subis lors des derniers mois que Pedro avait passés chez les Élites. Et puis le dernier soir. Mais c’était une autre histoire, tout autant humiliante et frustrante et pas la question du jour.
    Il était reconnaissant à Erwan pour… Et bien pour sa vie déjà, pour commencer. Et puis le reste. N’empêchait que l’école de chasseur n’était pas l’endroit le plus relaxant du monde et encore moins pour un homiféré.
    Une très bonne idée qu’avait eu Pedro de faire confiance à ces gens. Vraiment. 10/10.  Pas du tout une anxiété de tous les instants.

    Et c’est ainsi qu’on en arrivait à aujourd’hui. Où la somme de toutes ses frustrations s’était articulée en un besoin immédiat de mettre le plus de distance possible entre lui et le manque de sens qui caractérisait alors sa vie. Il en était arrivé à se demander à quoi il jouait au juste. À se dire que rien de tout cela n’avait véritablement d’intérêt et qu’il se contrefoutait pas mal des chasseurs, de leur quête et de leurs idéaux auxquels il ne croyait pas. Et c’était peut-être la chose la plus frustrante de toute, plus encore que l’insuffisance physique et l’appréhension constante de devoir se méfier de tout le monde parce que tout était devenu un danger. Il ne se sentait juste pas concerné. Et s’il évitait de trop y réfléchir parce que ça ne manquait jamais de le rendre furieux en moins d’une seconde, il savait pourquoi.
    Parce que le peu de sens qu’il avait jusqu’alors donné à sa vie s’était écroulé sous ses pieds, parce qu’il avait commencé en ayant rien et puis il avait tout eu et puis à nouveau plus rien et que ce jeu de pingpong commençait à faire perdre de leur importance aux choses matérielles. Parce que sans but, tout cela n’avait vraiment pas d’intérêt. Et que s’il en avait un, il était présentement complètement inatteignable. Qu’il était persuadé que personne ne comprendrait ou en tout cas trop superficiellement et tout simplement qu’il était en colère et que si quelque chose devait (et quelque chose devait) en pâtir, valait mieux ses relations sociales qu’autre chose.
    Pedro n’était pas complètement suicidaire. Il ne voulait pas se jeter dans le danger, il n’avait peu d’intérêt pour l’adrénaline et n’était pas particulièrement intéressé par l’idée de prendre des coups.
    Non. Ce qu’il voulait, c’était faire payer Ana. Lui faire subir tout ce qu’il avait subi par sa faute, puisqu’elle avait été si prompte à lui faire croire qu’ils étaient égaux. Tout ça, et pire encore. Parce qu’il n’était même pas sûr de ce qu’il allait découvrir une fois qu’il aurait délivré la haine qui grondait dans son estomac. Faire payer Ana donc. Très simple. Compliqué.

    Et alors qu’il rongeait son frein, assit sur le bord d’une fenêtre, à observer les gens passer et à tenter du mieux qu’il pouvait pour rassembler ne serait-ce qu’un millilitre d’intérêt pour la réalité de ses nouveaux camarades, cela le frappa. Qu’il pouvait littéralement être n’importe où d’autre qu’ici, que certes la situation actuelle n’était pas évidente pour concocter un plan de vengeance, mais qu’il n’était pas obligé de s’en contenter. Il était rapidement fatigué et avait encore besoin de la sécurité des murs de l’école pour assurer son rétablissement ? Ok mais et alors ? Fuck les chasseurs, il sortait prendre l’air. (D’aucun pourrait théoriser que cette mauvaise attitude était surtout l’illustration d’un manque de maturité interpersonnelle et que quelqu’un avait certainement dû le vexer dans la matinée ou la soirée de la veille mais Pedro l’emmerdait bien profondément merci au revoir.)
    N’ayant littéralement rien de mieux à faire, c’est comme ça que Pedro pénétra dans la bibliothèque de Downside, en se disant que déjà il y trouverait probablement un siège, mais aussi que s’il était présentement incapable de progresser physiquement vers son but, il pouvait sûrement mettre sa convalescence à profit pour apprendre des trucs. Il connaissait mal la ville, il connaissait mal l’Histoire et il connaissait mal les caractéristiques de l’état d’homiféré. Il connaissait mal les bibliothèques aussi, parce que ça faisait honnêtement un certain temps qu’il n’avait pas mis les pieds dans l’une d’entre elles de son plein grès. Mais il se disait que c’était un début. Et qu’au pire il pourrait se reposer au calme.

    Effectivement, presque à l’instant où il passa la porte, une canne à la main qui avait désormais de moins en moins pour but de l’aider à marcher (ok il avait failli mourir de multiples fois en un court laps de temps et il était une anomalie scientifique mais ça faisait plusieurs semaines déjà) que de lui servir d’arme discrète et facile d’emploi, il fut assailli par l’odeur de papier et le silence assourdissant de l’endroit.
    Et c’est alors qu’il soupira. Parce que merde ça faisait beaucoup de livres quand même et qu’il n’était pas bien sûr de ce qu’il cherchait dans le fond. Ou plutôt : il voulait des réponses, mais n’avait pas encore bien réussi à préciser sa question.
    Déambulant dans les allées, il ne put empêcher une grimace de tordre ses traits. Bon. Est-ce que ça valait vraiment le coup ? Est-ce que c’était pas une idée un peu conne ? ‘Puis les vieux endroits avaient tendance à le mettre mal à l’aise désormais. Ou plutôt, ils lui étaient instantanément un peu familier et c’est ça qui était pénible. Avant qu’il ne puisse prendre une décision, alors qu’il tournait au coin d’une rangée de livres, il eut le plaisir de rentrer dans une inconnue.
    Il manqua de se casser la figure, moins parce que la collision avait été violente que parce qu’il avait violemment sursauté, vraiment plus habitué à ne pas forcément entendre les gens arriver, surtout quand il était plongé dans ses pensées. Immédiatement, alors qu’il s’était raccroché à l’étagère d’une main et à sa canne de l’autre, il sentit se déverser dans sa trachée ce dégoût de soi qu’il lui était désormais si familier. Est-ce qu’il pouvait vraiment tomber plus bas ?

    - ...Je suis désolée. Je ne vous avais pas vu.

    Plissant légèrement les yeux, il accorda son entière attention à son interlocutrice. Qu’est-ce qu’elle … ? Ah. Il haussa les épaules. Entre le c’est pas bien grave et le au point où on en est .

    - Il faut dire que je n'ai pas l'habitude de croiser du monde par ici... La bibliothèque est déserte le plus souvent.

    Pour le coup, il voulait bien la croire. Il s’agissait d’une jeune demoiselle plutôt mignonne aux traits fins et à l’air inoffensif. Alors qu’elle se baissait pour ramasser le livre qu’elle avait fait tomber dans la bataille, Pedro laissa un sourire étirer le coin droit de ses lèvres. Un rapide coup d’œil aux alentours lui indiquait qu’ils étaient effectivement parfaitement seuls. Il resserra sa prise sur le pommeau de sa canne par réflexe. Si elle tentait de l’assommer avec son espèce de dictionnaire là, il pouvait toujours lui faucher les jambes. Elle ne lui paraissait pas particulièrement dangereuse ou belliqueuse et les rayons du soleil qui transperçaient les fenêtres de la bibliothèque achevaient de le faire se sentir à la fois mal à l’aise et en sécurité. Il devenait complètement parano. Personne ne pouvait savoir ce qu’il était. Il était normal. C’était normal. Ils étaient normaux. Tout allait bien.

    - Alors j'espère que vous pardonnerez ma curiosité mais... Que faites-vous ici ? Vous cherchez quelque chose en particulier ?



    Eeeet fin de la récréation. Elle avait dû interpréter son immobilité comme une envie de poursuivre la conversation.
    Bon. En même temps : il n’était pas parti. Et puis pour de vrai, au point où il en était…

    « Des livres. » déclara t-il d’un ton inspiré, en haussant un sourcil vers la jeune femme, se croyant certainement très intelligent.

    Il ne put s’empêcher de sourire franchement alors, parce que c’était presque facile, presque ordinaire. Que ce fait était amusant. C’était en réalité une distraction bienvenue.

    « C’est seulement à moitié flippant comme approche. Qu’est-ce que, toi, tu cherches ? » s’enquit-il alors, jetant un coup d’œil au vieux bouquin qu’elle serrait dans ses bras.

    Il relâcha son étagère, s’appuyant désormais uniquement sur son bâton de compagnie, de ses deux mains.
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    MessageSujet: Re: Buried in Broken Dreams Buried in Broken Dreams EmptyDim 15 Sep - 19:59





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    Jade Caldwell & @Pedro Sanchez

    La peur.

    La peur lui avait autrefois tordu les boyaux. Elle avait accéléré son rythme cardiaque, augmenté l'intensité des battements de son cœur, à tel point qu'elle avait cru un bon nombre de fois que son organe vital allait s'échapper de sa poitrine pour se libérer de cette anxiété et de cette angoisse environnante et permanente qui ne cessaient de l’oppresser toujours un peu plus chaque jour.  Peut-on vraiment mourir de peur ? D'un point de vue scientifique, probablement. Si l'émotion perçue est d'une intensité phénoménale, les signaux envoyés au cerveau en sont d'autant plus puissants, et ce dernier mobilise toutes les ressources disponibles pour échapper à cette menace qui pourrait bien causer notre perte. L'organisme se prépare alors soit à la fuite, soit au combat : la respiration s'accélère, le rythme cardiaque augmente, les muscles et le cerveau reçoivent plus d'oxygène afin de pouvoir choisir le plus rapidement possible la meilleure stratégie à adopter. Mais le corps humain n'est pas conçu pour faire face à une peur permanente, une angoisse constante, et les ressources disponibles viennent à manquer. Il n'avait jamais été prévu que l'homme vive comme les animaux, toujours à l'affût, les sens en alerte au cas où le prédateur surviendrait. Non... car l'homme était le prédateur. Jusqu'à aujourd'hui. Et aujourd'hui... Aujourd'hui, les rôles étaient inversés. La bête était en chasse, et l'humain en était la proie. 

    Elle ne savait pas comment ni pourquoi elle avait survécu jusque-là. Parfois, il lui arrivait de fermer les yeux, attendant le moment fatidique où la bombe à retardement qui la maintenait en vie allait imploser à l'intérieur de sa poitrine. Mais rien. Elle était toujours là, le cœur gonflé à bloc, avec cette sensation d'être au bord du précipice sans jamais pouvoir faire le grand saut. 
    Alors, puisqu'elle devait vivre avec ce démon, avec ses peurs les plus secrètes et les plus sombres, elle avait décidé de les apprivoiser. La peur était toujours là, à chaque coin de rue. Mais puisqu'elle devait vivre ainsi, non, puisqu'ils devaient tous survivre ainsi, alors elle rendait les armes, cessant de combattre un ennemi qu'elle ne pouvait vaincre. Oui, elle était effrayée. Par le monde. Par les bêtes. Par les hommes... Par elle-même. Mais la peur n'était-elle pas, à l'origine, produite par l'organisme pour qu'il agisse en conséquence afin d'augmenter ses chances de survie ? 

    La bibliothèque dans laquelle ils se trouvaient empestait la méfiance et le doute, l'appréhension et la paranoïa. Ca n'avait rien de surprenant, il en était ainsi à chaque fois que deux individus se croisaient. Il fallait rester sur ses gardes, attendre que l'autre baisse ses cartes pour attaquer ou fuir. Mais son propre instinct de survie semblait un peu rouillé puisqu'elle s'était tout de même baissée pour ramasser son livre, omettant le fait qu'il aurait pu s'en prendre à elle alors qu'elle était vulnérable. Mais voilà. Vulnérable, fragile, minuscule, elle l'était tout le temps. Parce qu'elle n'était qu'humaine. Goutte d'eau dans l'océan. Grain de sable dans le désert. Alors quelle importance ?

    Un léger sourire étira ses lèvres alors qu'elle observait le jeune homme face à elle, qui semblait clairement ne pas savoir sur quel pied danser. Bien sûr, elle avait d'abord douté, elle aussi. La confiance était devenue une denrée rare. Et puis, finalement, elle avait lâché prise. Elle était lasse de se méfier, fatiguée d'imaginer les pires scénarios possibles pour anticiper les réactions de ses potentiels adversaires. Soit elle laissait la défiance lui prendre sa vie, soit elle tentait le tout pour le tout en misant sur ses 5% de chances de survie dans ce monde. C'était toujours mieux que rien. 

    Son sourire s'agrandit doucement et elle se pinça les lèvres pour ne pas rire face à son interlocuteur. 

    - Des livres, vraiment ? Je pense que la canne que tu serres fermement depuis tout à l'heure sera bien plus efficace comme arme pour déstabiliser tes ennemis, si tu veux mon avis.

    Son regard descendit vers la dite canne, puis remonta doucement vers le jeune homme.

    - Heureusement que je ne fais pas partie de ceux-là. 

    Elle inclina doucement la tête. A vrai dire, elle ne savait pas vraiment. Peut-être était-elle bien son adversaire, après tout. Mais elle voulait profiter de cet instant, ces quelques minutes pendant lesquelles ils ne connaissaient rien de l'un de l'autre, pendant lesquelles les a priori s'envolaient, laissant place à des banalités futiles et pourtant si précieuses dans ce monde qui était le leur. 

    Elle haussa doucement un sourcil d'un air un peu étonné. 

    - Ce que je trouve flippant, moi, ce sont plutôt les attaques-surprise... C'est beaucoup plus courant comme approche. Mais tout est relatif, je suppose. 

    Elle se mordit l'intérieur de la joue, hésitant. Puis, un soupir de résignation s'échappa d'entre ses lèvres. Puisqu'elle voulait lâcher prise, autant jouer le jeu à fond...

    - Je cherche un grimoire pour faire de la magie et rétablir un peu d'ordre dans ce monde.

    ...Avec un peu de chance, il ne la croirait pas. 
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    MessageSujet: Re: Buried in Broken Dreams Buried in Broken Dreams EmptyMer 9 Oct - 23:28





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    - Des livres, vraiment ? Je pense que la canne que tu serres fermement depuis tout à l'heure sera bien plus efficace comme arme pour déstabiliser tes ennemis, si tu veux mon avis. Heureusement que je ne fais pas partie de ceux-là.

    Il se mordit brièvement l’intérieur de la joue alors que la jeune femme semblait tenter de réprimer un rire. Ok. Super. Merveilleux. Il adorait qu’on se foute de sa gueule. C’était vraiment une passion. Il avait tranché des gorges pour moins que ça. Contractant la mâchoire dans un effort peu fructueux pour contenir ses sentiments, de les empêcher d’éclabousser son visage, il resserra brusquement sa prise sur sa cane. Si les événements de ces dernières semaines n’étaient pas suffisants, ç’en était la preuve formelle : le danger, l’anxiété, sa faiblesse constante. Tout ça l’avait rendu impulsif.
    Bon. Oui. Ok. Pas qu’il se soit auparavant illustré par ses décisions calmes et réfléchies. Certes. Même plutôt loin de là. Il était resté assez constant en terme de comportement quand on y pensait. Mais en même temps complètement rien à voir : parce qu’un élément vraiment fondamental avait été arraché à l’équation. Le… Ouais.
    C’était différent d’être téméraire, quand, dans le fond, on chérissait la certitude de pouvoir tout remporter. Et, il s’en rendait compte à présent, cette naïveté, cette candeur quelque part, cette confiance, en Elizabeth, en lui-même, en ce qu’elle lui avait offert, en ce qu’ils étaient, avait participé de manière bien trop essentielle à construire sa légende. Il se trouvait beau. Là-haut, dans ses souvenirs. Il se trouvait con.
    Et à présent…

    Il lui semblait que c’était une perte de temps que de poser des mots justes sur son ressenti, qu’il n’y avait rien à dire, que constater la réalité était de loin suffisant. Que c’était déjà assez enrageant. Et puis c’était con. Et puis ça faisait mal. Et puis c’était ça : l’énergie du désespoir. Et à part dans quelques romans d’aventures lourdement romancés, Pedro n’arrivait pas à concevoir que cela puisse avoir quoi que ce soit de glorieux.
    Il ne parvenait juste pas à abandonner. Et parce qu’il n’était plus capable de se projeter dans le futur, parce qu’il croyait plus qu’il en était capable, quoiqu’il fasse, chacune de ses décisions ne s’inscrivaient plus qu’en réaction à sa déchéance. Ça n’avait plus rien de beau, c’était juste pathétique.
    Et il en était devenu impulsif.

    Il desserra la mâchoire alors, parce qu’il appréciait toujours avoir contrôle sur ses expressions faciales, même si ça arrivait… Peu. Elle ne faisait pas parti de ses ennemis hein ? Parce que c’était cette affirmation qui était censé la rendre moins louche ? Il afficha un sourire en coin alors, pas que c’était voulu, mais clairement, il était un homiféré qui vivait dans une école de chasseurs et qui avait presque certainement ses anciens alliés aux trousses : il n’avait pas d’alliés.
    Et du coup… Il était désespéré pour toute forme d’interaction sociale non-négative. Alors, d’un signe du menton, il adressa la jeune femme à nouveau :

    « Mademoiselle, utiliser mon statut d’infirme pour gagner un débat c'est vraiment pas fair-play, on partage pas les mêmes valeurs. »

    Il esquissa un geste pour s’en aller, sans la quitter du regard, parce que ça n’était qu’une blague. Et qu’il était impulsif et que c’était plus intéressant qu’une bibliothèque vide et des vieux grimoires poussiéreux, que maintenant qu’il y pensait, il trouvait hilarant le fait que son réflexe premier pour rechercher une information avait été d’aller à la bibliothèque. À croire qu’il pionçait durant l’annonce de l’invention de l’Internet. C'était pas si improbable d’ailleurs. Mais bref maintenant qu’il en était là…

    La jeune femme s’était mordu la lèvre, avait lâcher un profond soupir et déclara alors :

    - Je cherche un grimoire pour faire de la magie et rétablir un peu d'ordre dans ce monde.
    Sa réaction instinctive fut de chercher une preuve qu’elle était à nouveau en train de se foutre de lui. Parce que tout à l’heure, elle avait souri. Et ça n’était plus le cas. 
Il fronça les sourcils, tentant d’intégrer les informations qu’elle venait de lui jeter à la gueule, gardant la bouche fermée un instant, pour s’empêcher de répondre quelque chose de hautement philosophique dans la lignée du « hein ? ». Avant de hausser un sourcil pour reprendre contenance et de pointer l’énorme bouquin qu’elle serait dans ses bras.

    « Ça ? »


    Et par pure curiosité, de celle qui n’écoute pas la logique et de celle qui ne s’explique pas, il tendit doucement la main vers le supposé grimoire.
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    MessageSujet: Re: Buried in Broken Dreams Buried in Broken Dreams EmptySam 26 Oct - 19:20





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    Jade Caldwell & @Pedro Sanchez

    Un léger rire s'échappa d'entre ses lèvres à la remarque du jeune homme. C'était un rire franc et sincère, un rire dont elle avait oublié le retentissement, parce que dans cette vie-là, elle n'était pas autorisée à s'exprimer de façon si directe et honnête. Et dans cette situation, c'était sûrement la pire des stratégies que de s'ouvrir aussi purement et simplement à un parfait inconnu qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve. Mais voilà. C'était simple. C'était facile. Et Dieu savait que la simplicité lui manquait terriblement depuis qu'elle avait commencé ses recherches, c'est-à-dire, en fait... Depuis presque toujours. S'était-elle déjà autorisée à vivre, juste vivre, sans chercher les obstacles à contourner dans un avenir proche, sans chercher à assurer la survie d'une communauté qui ne voulait peut-être pas être sauvée ? Peut-être s'était-elle voilée la face pendant tout ce temps, tellement préoccupée par le besoin d'être quelqu'un de bien aux yeux des autres, qu'elle n'avait pas pris le temps de regarder ce qui se trouvait en face d'elle. Elle finit par soupirer. Elle ne savait pas, elle ne savait plus, et peut-être n'avait-elle jamais rien vraiment su. Puisque tout changeait constamment. Elle, le monde, les autres. Comment était-on censés se construire lorsque la réalité n'était en vérité qu'un mirage, lorsque tout pouvait être remis en question constamment ? 

    Elle laissa ses pensées lui échapper sans même chercher à les retenir, puisqu'elles se mélangeaient, comme toujours, puisqu'elles n'avaient aucun sens, comme toujours. Elle afficha alors une moue contrite face à son interlocuteur.

    - Veuillez me pardonner. Je suis mauvaise perdante, alors tous les moyens sont bons pour une petite victoire...

    Un sourire paisible se glissa sur ses lèvres alors qu'elle profitait de cette bulle de paix et de confort qu'ils étaient parvenus à créer malgré les obstacles qui auraient pu se dresser devant eux. Elle avait l'impression de retrouver celle qu'elle était. Celle qu'elle avait été avant que le monde ne change et que l'univers ne décide de renverser son existence. Elle se rappelait soudain qu'il y avait d'autres choses que la douleur et la persévérance, la lutte perpétuelle contre un destin qui n'en faisait de toute façon qu'à sa tête. 

    Son sourire s'évanouit progressivement alors que la bulle éclatait en plein vol. Elle se maudit intérieurement pour avoir rappelé la réalité à eux en mentionnant la magie. Mais après tout, personne ne pouvait échapper à cette foutue réalité... Elle revenait chaque fois comme un boomerang même lorsqu'on croyait avoir une longueur d'avance sur elle. Un voile sombre passa en un éclair sur son visage, enfermant la lumière qu'elle avait laissé sortir de façon bien trop imprudente. L'hésitation et le doute avaient repris le dessus, toujours victorieux dans le combat de cette ambivalence qui la caractérisait depuis bien trop longtemps déjà. 

    Elle redressa un peu la tête. 

    - Oui, ça. Ça peut paraître ridicule, mais... La magie faisait partie intégrante de notre monde avant... Avant la guerre et tout ce qui s'est ensuivi. Et aujourd'hui j'ai des raisons de croire qu'elle est de retour, donc... Peut-être qu'elle pourrait m'être utile, d'une façon ou d'une autre.

    Elle suivit son geste vers le grimoire du regard, leva les yeux vers lui, comme si elle cherchait une réponse, et inclina finalement la tête.

    - Tu as envie d'y jeter un coup d’œil ?
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