Je crois que me décrire en quelques lignes est assez compliqué, tout comme me décrire tout court d’ailleurs… Je suis incertaine et j’ai peur de beaucoup de choses sans oser me l’avouer. Je suis franche, et pourtant je ne dis pas toujours la vérité. Je suis capable de mentir sans que je ne comprenne pourquoi, et de dire la vérité lorsque l’on ne s’y attend pas. Je suis impulsive et sensible. Je suis capable de ressentir mille et un sentiments en un temps court et précis tout en gardant mon calme, et de finir par exploser sous forme de tempête. Je suis curieuse et parfois naïve. Loyale et protectrice envers les personnes auxquelles je tiens, je ferai n’importe quoi pour eux. En conclusion pour tout savoir il vous faudra simplement apprendre à me connaître, ce qui n’est pas si simple finalement...

L’un des aspects les plus intrigants de la vie est qu’elle continue d’avancer sans même se soucier de ce qu’il peut nous arriver, sans même se soucier que notre monde à nous subisse d’importants changements, des déformations ou même qu’il soit simplement en train de se détruire. Un jour, vous avez des parents, et le lendemain, vous êtes orphelins. Un jour vous avez des repères, un chemin tout droit tracé. Le lendemain, vous êtes perdu. Et malgré tout cela le soleil continue à se lever et se coucher, les étoiles à consteller le ciel d’un noir d’encre, les gens à vivre comme ils le peuvent. Et de cette même façon on comprend que, pour l’essentiel, la vie, la mécanique implacable de l’existence, ne nous concerne pas. Elle ne nous concerne pas une seule seconde, elle poursuivra sur sa lancée sans jamais se soucier de ce que nous pouvons représenter en son sein. Ainsi je me présente, moi, pour qui le reflet du monde s’est peu à peu fissuré jusqu’à progressivement se briser. Moi. Hayley Marshall.

Je suis née le 6 juin 1991 quelque part dans le bayou à La Nouvelle-Orléans, au sein d’une ancestrale et puissante famille de loups-garous, les Labonair, fille des deux alphas qui me nommèrent Andrea. J’ai perdu mes parents quelques mois après ma naissance, épargnée par Marcel Gerard qui fit lancer une malédiction à ma meute, il me confia au père Kieran dans le but de me trouver une famille, c’est ainsi que je fus recueillie par le couple Marshall. Durant dix-sept années ma vie a été des plus normales jusqu’au tragique accident qui bouleversa ma vie entière, après avoir involontairement causé la mort d’un être humain j’ai déclenché le gène qui jusque-là avait simplement attendu son heure endormi dans mes veines. Ce qui jusque-là avait reposé au fond de moi se révéla au grand jour, suite à ma première transformation dans le salon de mes parents adoptifs, je fus promptement chassée de ce qui avait été ma maison et ma famille. Comme tout enfant recherchant la vérité et se cherchant lui même, je me mets en quête de mes origines et c’est de cette façon que j’arrive à La Nouvelle-Orléans.

Nombreuses choses se sont produites sans que je ne puisse malheureusement me l’expliquer, tout n’a été que causes et conséquences de ce qui a été. J’ai connu l’amour, un sentiment aussi merveilleux qu’inexplicable et qui en dépit de tout ne m’a jamais quitté, j’ai connu la joie, les peines, la colère et un autre sentiment indescriptible que je n’ai jamais su comprendre. Il est fou de voir comment le monde change autour de nous sans qu’on ne puisse garder contrôle sur ce qu’il se produit. Un jour, on est une jeune femme perdue et tourmentée. Le lendemain, la plus heureuse femme. Un jour, on croit devenir quelqu’un. Le lendemain, on se perd à dire que l’on est personne dans l’immensité du monde. Un jour, louve éphémère sur la courbe du temps. Le lendemain, hybride à la vie éternelle. Un jour, mère. Le lendemain, monstre. Un jour, les problèmes de la vie quotidienne vous paraissent affreux. Le lendemain, vous vous rendez compte que ce qui est affreux c’est ce que devient le monde. Et ainsi va la vie qui suit sa danse au rythme de la souffrance et du bonheur de ceux qui la composent.

J’ai été incapable de sauver la meute dont j’étais censée être reine. Incapable de préserver l’espèce qui représente ou qui a un jour représenté celle que j’étais. J’ai perdu ma famille et ce qui faisait tourner mon monde. J’ai presque tout perdu et j’ai cru durant un temps me perdre moi même. Il n’en est rien, à croire que j’ai été brisée pour mieux laisser la lumière pénétrer en moi, en dépit de l’ombre qui s’avance un peu plus chaque jour pour recouvrir et éteindre ce qui brûle et refuse de s’éteindre en mon être.

Aujourd’hui je n’ai qu’un but, rétablir l’équilibre que les vampires ont sauvagement détruit et protéger ma fille de ces monstres. Peut-être n’est-ce qu’une façon de me voiler la face pour oublier durant un temps, rien qu’un temps, que mon monde s’est effondré.

« - Reviens là sale chien ! »

C’est le hurlement d’un loup qui semble l’éveiller, semblable à un appel de détresse, la belle brune ouvre brusquement les yeux et se redresse tout en inspirant grandement. Elle ravale sa salive et détaille la pièce dans laquelle elle se trouve, avec attention. Il faisait encore sombre dans la chambre, les rayons blafards de la lune traversaient la fenêtre pour venir effleurer les draps du lit et son doux visage, ce même calme presque contre nature pesait toujours dans le manoir, cela ne provenait donc que d’un rêve… C’est après avoir laissé un long soupire s’échapper d’entre ses lèvres qu’elle se rallonge pour se rendormir.

Lorsque les premiers rayons du jour font leur apparition elle se réveille comme à son habitude depuis quelques temps, le soleil ne s’éternisait jamais suffisamment sur la petite ville, aussi lui fallait-il profiter un maximum de la présence de son éclat lumineux et protecteur. Hayley se prépare donc et c’est sans s’attarder plus longtemps qu’elle sort de la bâtisse. Étrangement au lieu de prendre un chemin qui lui est devenu habituel, ses pas la conduise à l’orée de la forêt. Une faible lamentation l’a pousse à s’arrêter, Hayley inspire longuement avant de détourner son regard de la route, comprenant peu à peu et se préparant à affronter ce qu’elle allait inévitablement rencontrer, le geignement sinistre se répète. La belle brune se rapproche lentement, son souffle se coupant et sa mâchoire se contractant inconsciemment, elle enfonce ses mains dans les poches de sa veste avant de sentir une odeur aussi désagréable que familière affliger son odorat. Hayley écarquille les yeux lorsque son regard hazel rencontre celui de l’animal, il était recouvert de ce liquide gluant et luisant qu’était le sang, un de ses yeux pressé contre la terre humide, l’autre ouvert, dépourvu de toute lueur. Son crâne avait été enfoncé, son museau laissait échapper un long filet de ce liquide noir et visqueux que représentait le sang. On ne pouvait lire que souffrance dans le regard éteint de l’animal, elle aurait même pu croire qu’il l’accusait d’être responsable de cet acte. ‘’Reviens là sale chien !’’, les mots portèrent un écho douloureux en elle. Les doux rayons du soleil effleuraient le corps inerte de l’animal avec une certaine prudence, le bois était calme et la matinée fraîche, pourtant elle n’éprouva aucun réconfort à se dire qu’il perdait la vie dans un cadre des plus agréables, au contraire, ce jour-là, la forêt lui apparue comme hostile et les rayons du soleil comme profanateurs d’un lieu où ils n’avaient pas à être présents. Hayley était comme paralysée, les lèvres entrouvertes, c’est avec difficulté qu’elle aspirait l’air extérieur pour finir par le rejeter, sa vision se brouillant de façon désagréable. Il était à l’agonie et elle n’était pas capable de l’aider, il souffrait et pourtant elle savait que les prochaines minutes scelleraient son triste sort. Elle n’avait pas pu l’aider comme elle n’avait pas été capable d’aider les autres. Un sentiment de culpabilité mêlé à celui de l’abandon s’insinua en elle. Hayley reste un long moment immobile sans même s’en rendre compte, c’est lorsque les faibles battements de cœur du loup ne lui parviennent plus qu’elle se recule subitement, elle change d’itinéraire pour finalement rentrer au manoir, sa vision est trouble, la lumière du soleil lui paraît presque insupportable, les bruits habituels qui résonnent dans la ville au petit matin ne représentent que les échos d’un monde dont elle se sent totalement détachée, le monde semble tourner au ralenti, elle ne sent que la morsure glaciale de la poignée de porte sous ses doigts lorsqu’elle pénètre dans le manoir, les battements de son propre cœur résonnants contre ses tempes, ses larmes ruisseler le long de ses joues sans qu’elle ne parvienne véritablement à poser de mot sur la provenance de sa peine, elle n’ose plus réfléchir et laisse libre court à ses larmes, un poids s’ôtant de ses épaules pour en laisser place à un nouveau. Ne parvenant plus à s’arrêter de pleurer elle est contrainte de presser régulièrement ses paumes sous ses yeux pour chasser les larmes qui brouillent sa vision. Hayley monte une à une les marches de l’escalier pour retrouver refuge dans sa chambre, il y avait un point positif à la mission qu’elle s’était confiée, elle lui permettait d’éviter de réfléchir à ce que pouvait représenter sa vie sur l’instant présent, à fuir les sentiments douloureux qui avaient finit par lui retomber dessus. C’est en arrivant devant la porte de la chambre qu’elle est coupée par une silhouette qui lui est familière, la belle brune inspire difficilement et ravale sa salive en laissant son regard s’attarder sur les traits de l’homme qui lui fait face, elle le contourne finalement et pénètre dans la chambre avant de fermer la porte et d’aller s’allonger sur son lit. Le visage appuyé contre l’un des oreillers, elle essuie du revers de la main ses joues humides, son regard se perdant dans le vide tandis que son visage se voile peu à peu d’un masque d’indifférence.

Bonjour, je m'appelle H et j'ai un an et demi d'expérience sur le rpg. Je suis disponible principalement le week-end et je m'engage à suivre le règlement sous peine d'être victime de bannissement. Je veux rejoindre la plateforme Discord: j'y suis déjà.