Une chose est certaine, la loyauté est mon art. Je me montrerais toujours loyal envers les miens et surtout, envers ceux qui partagent les mêmes intérêts ; l'extinction des vampires. Il suffit d'avoir ma parole, les preuves suivent.. Ainsi que mon petit côté protecteur, rare mais existant surtout envers ceux à qui je le dois bien. Je peux paraître froid, distant, certains appelleront ça mystérieux, je dirais plutôt méfiant. La confiance est comme le reste, elle se mérite, autant de temps ça peut prendre... En cas de confiance brisée, je serais le pire rancunier, la trahison est comme l'échec ; inacceptable. Je peux néanmoins me montrer d'un esprit très large malgré ce côté cynique, mais c'est comme l'honnêteté, ça fait son charme.

Que dois-je dire? « Cher journal »? Trop banal… Je vais me contenter d’écrire et, avec un peu de chance j’aurais terminé avant de finir endormi sur ce bar miteux.

Si j’avais su à l’avance quelle tournure aurait prit ma vie, j’aurais incité ma mère à se retenir de copuler avec mon très cher père dans les années 90. Mais comme je n’avais pas mon mot à dire… Je suis arrivé, dés Novembre 1990 dans cette ville étrange nommée Downside, du moins, elle n’était pas perçue comme étrange d’un point de vue enfantin. Pour moi, elle était tout à fait normale, je grandissais avec mes deux parents et vivait une parfaite petite vie de premier né avec en bonus des rêves pleins la tête, rêves ou objectifs, quelle différence? J’aurais fais n’importe quoi pour arriver à mes fins et offrir cette satisfaction à mes parents… « L’ainé Gallagher, le fils prodige qui a ainsi réussi sa vie. » Ça aurait pu faire les gros titres, mais seulement si ça s’était révélé vrai. Pourtant, jusqu’à mes quinze ans j’ai gardé cet objectif en tête ; entrer dans les forces de l’ordre afin de « punir les méchants » et protéger ma famille des malfrats, mais surtout le petit être qui avait pointé le bout de son nez dés mes quatre ans. J’aurais pu ressentir une certaine jalousie, fini d’être le fils unique qui attirait tout les regards et l’attention de la famille, et pourtant mes propres yeux ne voyaient plus que lui. Il était ma nouvelle motivation, pendant tout ce temps je me battais pour lui, je collectionnais les bonnes notes à l’école juste pour être certain de pouvoir le protéger, ainsi que ma famille. Tu parles… La seule personne que j’ai du protéger, c’était moi-même lorsque mes crayons se sont transformés en armes. Des armes en mains à quinze ans, mon père aurait préféré fuir, tandis que ma mère, elle… Voulait faire face à ce danger, « Rien ne sert de retarder l’inévitable » nous avait-elle dit. C’est ainsi que j’ai vu mes rêves s’envoler, quand à la place de passer mes examens, je m’entrainais à me battre contre des créatures que mes parents appelaient « vampires », c’était difficile à croire… Les vampires n’existaient pas, c’est ce que pensait mon esprit jusqu’à en avoir un face à moi, mon corps tremblait tellement qu’il aurait pu faire trembler la maison à lui tout seul, le bout de mon nez picotait et, mes yeux étaient rapidement devenus humides. Et moi, le pauvre et jeune gamin, une arme à la main, c’était limite si j’arrivais à la pointer vers cette chose. C’était si lourd et mon corps devenait si faible à chaque pas qu’il faisait vers moi, pendant que ma mère hurlait par inquiétude alors qu’elle même sauvait déjà mon petit frère, eh oui… Il n’y avait qu’un choix, et ou se trouvait mon père? Aucune idée. Tout ce que je me souviens, c’est d’avoir tiré sur cette horreur quand il avait presque le pouvoir de m’attraper d’une main tant il était proche. Son corps faible tombait sur le sol et malgré ça il continuait de bouger. Je me souvenais alors… Je devais viser le coeur, c’était une des seules choses que j’avais écouter pendant les entrainements. J’étais effrayé, non pas parce qu’il bougeait, mais parce qu’après le dernier entrainement j’avais complètement bâclé quelques règles ; mon arme n’était pas rechargée et j’avais utilisé la seule balle qu’il restait dedans. Mon regard balayait la pièce et heureusement pour moi j’avais pu mettre la main sur un pieu de bois sur ma droite, en criant de rage, je courrais sur lui et plongeais ce bout de bois en plein dans son coeur, et j’avais tué pour la première fois de ma vie, à quinze ans.

Vingt ans, j’avais vingt ans quand ça a recommencé. Je pensais en avoir fini avec toute cette guerre et pourtant, j’étais déjà sur le terrain avec mon père pendant que mon petit frère et ma mère surveillaient la maison, bien qu’ils n’avaient pas le choix, mon frère était bien trop jeune et puis ma mère eh bien… C’est une femme. Même si je peux parier qu’elle était bien plus forte et courageuse que l’étaient tout les combattants. Pour dire vrai, j’aurais jamais pensé pouvoir connaitre l’échec de ma vie aussi jeune, et pour oublier mes rêves et ce que j’étais je me devais de partir au combat en oubliant totalement qui j’étais, et ce que je voulais. Vide d’humanité, je pouvais partir le coeur léger, ce qui l’a rendu encore plus fragile une fois que les balles se sont retournées contre moi et l’ont frôlés. J’étais le petit garçon à papa bien trop faible et blessé pour se battre à ses côtés, c’est d’ailleurs la dernière chose que j’ai pu voir de lui, le mépris et la déception dans son regard lorsqu’on m’éloignait du terrain… Ensuite, je l’ai plus jamais revu, c’était comme s’il n’avait jamais combattu, jamais personne n’a parlé de lui. Je n’avais pas perdu qu’un seul soldat, mais bien deux. Mes deux soldats modèles, mes deux parents. C’était déjà atroce de vivre la mort de mon paternel, mais ça l’était d’autant plus de voir ma mère se laisser mourir durant cinq longues années, peut-être que la présence de ses enfants ne comblait pas assez le vide que notre père avait laissé, mais comment pouvais-je vraiment lui en vouloir? Tout ça n’était que de la faute de ces monstres, et pourtant je n’étais pas au bout de mes peines, il manquait la petite touche final avant de tout perdre, ce n’était qu’une question de temps avant de découvrir que mon frère était l’un d’eux, un monstre sanguinaire, évidemment je l’ai pas su de suite, c’est lorsqu’il a fait de moi sa victime d’un vieux tour en me faisant boire son sang que je l’ai su, lorsqu’il avait fait de moi ce qu’il était. Une bête. Quelque chose que je détestais, autant que je le détestais lui. Dans la logique des choses, un nouveau vampire n’a qu’une envie ; boire du sang. La mienne en revanche, fut totalement différente, tout ce que je voulais le plus au monde c’était la mort de celui que j’avais toute ma vie placé sur un piédestal et pourtant, il avait totalement disparu, peut-être s’était-il rendu compte de la bombe qu’il venait de déclencher? Une deuxième guerre qui cette fois pourrait se montrer plus désastreuse que jamais. Pendant une longue année j’étais forcée à être ce que je détestais, l’homme qui ne pouvait même plus se regarder lui-même, et j’ai tout essayé, je n’ai rien trouvé qui pouvait me rendre ma vie… Même s’il en restait plus rien, jusqu’à elle. Celle qui m’a aidé à obtenir ce que je désirais le plus au monde ; une vie mortelle. Pendant toutes ses recherches, j’étais arrivé à une proposition ; un certain virus qui rendait à nouveau la vulnérabilité aux vampires… Il faut croire que rien n’était approuvé étant donné la manière dont ce qu’il me restait de vie à été mise en danger pendant le processus, sans doute que jamais j’aurais pu survivre sans la jeune chercheuse qui m’avait accompagnée durant cette expérience, une année entière avant d’enfin réussir. On avait réussi. J’étais redevenu ce que j’étais et elle, avait réussi à prouver le pouvoir de ce virus.  J’avais pas regagné que ma vie, j’avais gagné une alliée de taille que je me devais de protéger quoi qu’il en coute, j’avais aussi hérité d’une haine immense envers cette satané race qu’étaient les vampires. Au final, c’était peut-être ma destinée, ce à quoi mes parents m’avaient préparés dés le plus jeune âge, je les protégeais pas eux parce qu’ils étaient plus là, mais je comptais protéger tout ceux qui, étaient comme nous à l’époque, impuissant et victimes de ces monstres.