Flashback
2016 ~ Downside
Prends garde à ne pas te perdre toi-même en étreignant des ombres. – Esope

Il détourna le regard, juste un instant. Et elle le sentit. Elle sentit que quelque chose était en train de lui échapper. Quelque chose qui lui semblait à la fois si proche et si lointain… Quelque chose qui était à la fois fragile et puissant. Quelque chose qu’elle devait à la fois repousser… Et préserver.
Mais cette fois, cette pensée n’était pas conduite par sa curiosité scientifique. Non. Seule son humanité l’autorisait à dépasser cette logique et à voir plus loin. Seule son humanité pouvait lui autoriser l’espoir. Ce n’était pas sensé. Ce n’était pas rationnel. Ce n’était peut-être même pas réel. Et elle avait tant de fois essayé de réprimer ces sentiments qui lui paraissaient si absurdes et faux. Ces sentiments, surtout, qu’elle ne parvenait pas à appréhender ou à contrôler, ces sentiments qui lui faisaient peur, parce qu’elle ressentait à quel point leur intensité pouvait la fragiliser. Elle avait vraiment essayé. Elle avait voulu fermer son cœur et son âme au monde, mais aussi à elle-même, parce qu’elle savait que c’était là que se cachait son pire ennemi. Elle avait assiégé son esprit grâce aux sciences et à la recherche, encore et encore, l’empêchant de s’échapper de la forteresse qu’elle avait construite. Pour survivre, elle s’était contrainte à n’être plus qu’un fantôme dans un monde qu’elle cherchait pourtant paradoxalement à sauver, comme l’auraient voulu ses parents. Elle finit par réaliser qu’elle sacrifiait son humanité pour sauver celle des espèces. Mais c’était trop tard. Elle avait choisi son combat. Ne dit-on pas qu’il y a des sacrifices dans toute guerre ?

Pourtant, aujourd’hui, enfin, elle comprenait qu’elle avait échoué. Rien ni personne ne pouvait lutter contre l’humanité, encore moins lorsque celle-ci s’était alliée à l’espoir. Un espoir qui, malgré tout, ne l’avait jamais quittée, malgré ses tentatives pour le chasser. Et à cet instant, elle ressentait toute sa puissance. Elle ne savait pas vraiment ce qui l’avait déclenché, jusqu’à ce qu’il relève les yeux vers elle. Et soudain, tout fut limpide. L’espoir était un conquérant, dont toute la force se révélait en temps de guerre.

Un doux sourire s’installa sur ses lèvres.

- Je ne crois pas. Tout le monde peut être sauvé. Mais il est tentant de succomber à la fatalité et de déposer les armes quand on se croit incapable de combattre ses démons. Quand on pense ne pas mériter mieux. Et je crois aussi… Qu’il n’y a pas de meilleur remède que l’amour de nos proches pour se rappeler que la bataille vaut tout de même la peine d’être menée.

Elle inclina doucement la tête, son regard se fit un peu plus rieur et son sourire étira un peu plus ses lèvres.

- Mais soit. Nous ne sommes pas d’accord. Peut-être arriverais-je à vous convaincre… Avec le temps.

L’espace d’une seconde, elle semblait avoir oublié à quel point l’espoir pouvait la rendre vulnérable. Ou peut-être avait-elle simplement décidé de baisser sa garde, offrant sa confiance à un homme qu’elle ne connaissait pourtant pas. Son regard interrogateur trouva le sien, cherchant à comprendre une fois de plus le sens de ses mots. Oh non, elle ne le connaissait pas… Et pourtant, elle croyait percevoir dans ses yeux quelque chose qu’il tentait désespérément de cacher au monde. Oui… Elle connaissait bien cette technique.

- Il faut croire que c’est lorsque l’on est sur le point de perdre cette humanité qu’on réalise à quel point elle peut être précieuse.

Elle fit un pas en arrière et détourna le regard alors que son rire répondait en écho au sien. Elle releva finalement la tête vers lui et leva la main dans laquelle elle tenait le bout de papier sur lequel il avait écrit son numéro.

- Eh bien, vous vous êtes assuré que je ne me mette pas en danger sans que vous ne soyez au courant. Alors, je n’aurais sûrement pas besoin d’en arriver là pour vous revoir si jamais cela s’avérait nécessaire…

Elle pencha doucement la tête et se pinça les lèvres, avant de laisser son sourire reprendre sa place sur ses lèvres.

- …Et si j’avais été miraculeusement envoûtée par vos charmes, évidemment.

Elle s’avança d’un pas et ses yeux s’agrandirent alors qu’une idée venait de germer dans son esprit.

- Au contraire ! L’avis d’un médecin supplémentaire ne pourrait qu’être bénéfique. Nous sommes sur le point de tester le sérum. Les autres médecins avec lesquels je travaille sont avant tout des chercheurs et ils… Disons que l’avancée du sérum passe avant tout pour eux. Mais je sais que vous…

Elle s’interrompit et fronça les sourcils, puis secoua légèrement la tête.

- …Non. Vous devez déjà avoir beaucoup de travail. Et je ne voudrais pas vous impliquer dans un projet auquel vous ne croyez pas. Je suis désolée. C’était stupide.

Elle soupira doucement.

- J’aimerais juste m’assurer que notre patient zéro sera bien traité. Qu’on lui montrera un tant soit peu de compassion. Parce qu’on ne peut espérer sauver l’humanité si on ne se montre pas soi-même humain.

Elle haussa les épaules, et sourit.

- Mais je trouverai un moyen.

Flashback
2016 ~ Downside
Son regard se perdit dans le sien. Elle avait baissé les armes. Bien trop vite, bien trop tôt. Mais elle l’avait fait. Et désormais, il était trop tard pour faire marche arrière. Elle ne pouvait reprendre ce qu’elle avait donné. Et elle n’avait plus aucun contrôle sur l’offrande qu’elle venait de faire à un parfait inconnu. Elle l’avait laissé entrer, et s’il décidait de lui prendre tout ce qu’elle possédait, alors il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour l’en empêcher.

Et même si la crainte envahissait son être, elle fut surprise de constater qu’elle se sentait apaisée, presque soulagée. Elle avait lâché prise. Pour la première fois depuis très longtemps, elle avait accepté de ne pas avoir le contrôle total de la situation. Elle avait renoncé à traîner le poids de la culpabilité et des responsabilités qu’elle portait en punition depuis des années. Pour une fois, elle ne se battait pas, elle n’essayait pas de gagner un combat contre l’un de ses démons. Non. Cette fois, elle se contentait juste… De respirer. Et elle avait oublié à quel point il était facile de vivre.

Et l’évidence la frappa en plein cœur. Elle ne pouvait combattre seule sa peur, c’était un ennemi bien trop puissant. Bien trop difficile à maîtriser… Et à contrôler. Elle pouvait seulement faire fuir son ennemi… Temporairement. Pour cela, elle devait pouvoir compter sur de véritables alliés, qu’elle laisserait marcher sur le champ de bataille avec elle. Il y aurait probablement des pertes. Des dommages collatéraux. Mais aujourd’hui, face à cet homme dont elle ne connaissait pourtant pas les intentions, elle voulait prendre ce risque. Il était peut-être temps, envers et contre tout, qu’elle commence à vivre au lieu de survivre.

Ses yeux se portèrent sur le sourire énigmatique qu’il lui offrait. Elle savait qu’un sourire cachait toujours quelque chose. Des non-dits. Des mensonges. Des peines. Et surtout, des blessures trop profondes pour qu’elles puissent être exprimées avec des mots. Après tout… Ils n’étaient probablement pas si différents.

Un léger sourire peint ses lèvres tandis que sa bouche restait muette. Il portait un masque, elle en avait l’intuition. Mais elle ne pouvait le blâmer pour ça. Rares étaient ceux qui se montraient tels qu’ils étaient au grand jour, surtout en temps de crise. Et encore plus rares étaient ceux qui parvenaient à briser leurs défenses face à l’inconnu.

Elle hocha la tête et fit un pas en avant.

- Oui, ça ne me surprend pas vraiment… Mais il faut parfois savoir prendre des risques lorsque ces derniers en valent la peine.

Elle releva la tête et ses yeux plongèrent dans les siens.

- Je dois dire tout de même que je ne connais personne qui soit aussi ravi à l’idée d’être convaincu… Mais j’admire votre ouverture d’esprit. C’est rare ces temps-ci… Et c’est d’autant plus appréciable.

Quelques secondes flottèrent dans l’air avant qu’elle ne reprenne la parole.

- J’espère donc que j’ai raison de me fier à vous.

Elle s’écarta finalement et un sourire vint étirer le coin de ses lèvres. Elle leva doucement la main qui tenait le bout de papier sur lequel était inscrit le numéro de téléphone.

- Mais puisque vous insistez, je me vois dans l’obligation de vous recontacter prochainement. De toute façon… J’ai une dette à payer, il me semble.

Flashback
2016 ~ Downside
Le temps avait fait son œuvre depuis quelques jours, et elle avait dû lutter contre son instinct qui ne cessait de laisser le doute s'immiscer dans son esprit. Elle avait choisi d'emprunter un chemin il y avait de cela des années, sans un seul regard en arrière. Chaque pas la menait un peu plus loin vers sa destination, que cette dernière soit synonyme de délivrance ou de damnation. Ca n'avait pas d'importance. Parce qu'avancer, avancer toujours plus, c'était la seule chose qui l'avait empêchée d'être dévorée par la colère et le besoin de vengeance qui empoisonnait son âme. Se fixer un autre objectif, aussi vain et impossible à atteindre soit-il, c'était la seule issue. C'était la seule manière de distraire ses vieux démons qui se repaissaient des restes de son esprit brisé. 

Aujourd'hui, il était de toute façon trop tard pour faire demi-tour. Il ne restait plus rien pour elle dans ce monde, plus rien ni personne. Cette mission qu'elle s'était fixée, c'était tout ce qu'il lui restait. C'était sa seule raison de vivre. Et elle avait eu beau se battre pendant toute sa vie, elle n'aurait pas la force de prendre un nouveau départ. Alors elle tournait le dos à ses doutes, elle fermait les yeux pour ne plus les voir. Il n'était plus temps de se poser des questions. Si elle courait droit à sa perte, alors il en serait ainsi. Peut-être que ses efforts étaient vains et inutiles, peut-être qu'elle était bien trop brisée pour être réparée. Mais elle voulait au moins essayer. Parce qu'elle n'avait plus rien à perdre... Parce qu'elle savait que si elle tombait, personne ne serait là pour la rattraper. 

Alors, elle s'était réfugiée dans les quelques recoins de son esprit où la lumière régnait toujours, fuyant l'obscurité, et elle avait composé le numéro sans se donner l'occasion de réfléchir plus longtemps. Mais lorsque c'est le son de la voix d'une femme qu'elle entendit à l'autre bout du combiné, l'obscurité gagna encore du terrain, et elle hésita le temps d'une seconde. Elle ne connaissait rien de cet homme à qui elle donnait pourtant sa confiance. Mais elle reprit ses esprits. Il était temps d'agir. Elle avait déjà assez perdu de temps comme ça. Elle savait qu'il était médecin, et qu'il souhaitait l'aider... N'était-ce pas suffisant ? Elle avait donc indiqué l'adresse de son laboratoire, tentant de persuader son instinct qu'elle ne commettait pas une terrible erreur. 

Lorsque la sonnerie de son téléphone retentit à nouveau et qu'elle décrocha, son cœur se mit à battre à tout rompre. Elle se sentait fébrile. Peut-être parce que la crainte qu'elle éprouvait en permanence avait atteint son organe le plus important... Ou peut-être s'agissait-il simplement d'une montée d'adrénaline. Après tout, malgré tous les obstacles qu'elle avait traversés, elle touchait presque au but.

Un léger sourire, presque nerveux, se glissa sur ses lèvres alors qu'elle sortait du bâtiment pour aller à sa rencontre.

- Ne soyez pas si présomptueux. Le temps m'est simplement précieux... 

Au bout de quelques pas, son sourire s'étira un peu plus sur ses lèvres alors qu'elle apercevait sa silhouette.

- ...Mais je suis ravie de constater que je peux compter sur votre présence. 

Elle raccrocha et rangea son téléphone dans sa poche et s'approcha.

- Merci d'être venu aussi rapidement. 

Son sourire s'effaça progressivement et son regard croisa le sien. Elle eut tout à coup peur qu'il lise la sincérité et le soulagement dans ses yeux. Elle fronça les sourcils et détourna le regard.

- Le patient zéro n'a pas encore reçu son traitement. Je me demandais si vous pouviez l'examiner avant qu'on lui injecte une dose du sérum. Il a déjà été soumis à l’œil avisé de différents chercheurs mais... Disons que je préférerai être vraiment sûre qu'il se porte bien. Je ne veux pas prendre de risque inutile.

Elle se pinça les lèvres alors que l'anxiété lui serrait un peu plus le cœur à chaque seconde qui passait. Elle inspira et se força à sourire.

- Si vous voulez bien me suivre... Le patient se trouve dans mon laboratoire.

Elle risqua à nouveau un regard vers lui alors qu'elle ouvrait la porte du bâtiment pour l'inviter à entrer.

- D'ailleurs, si vous avez des questions, je me ferai une joie de vous éclairer.

Flashback
2016 ~ Downside
Elle baissa la tête, et une mèche de ses cheveux glissa devant son visage, cachant son esprit embrumé qu'elle ne parvenait à apaiser malgré tous ses efforts. Les questions ne cessaient de fuser dans son esprit, et quand elle finissait par trouver des réponses, elle réalisait que toutes les questions avaient changé. Après le départ de ceux qui lui étaient chers, elle avait pris une décision. Elle avait choisi un chemin. Pourtant, elle n'avait de cesse de regarder en arrière et de ralentir le rythme dès qu'elle rencontrait le moindre obstacle, aussi insignifiant soit-il, sans pour autant parvenir à faire demi-tour ou à changer de chemin. Alors, elle tentait d'échapper à cette torture qu'elle s'infligeait seule, et occupait son esprit à travers les sciences et les expériences qu'elle menait. En permanence, elle était débordée, refusant de s'autoriser un seul répit. C'était seulement comme ça qu'elle existait, qu'elle vivait, par l'éparpillement total et complet. Elle fuyait, elle le savait bien, elle fuyait la confrontation à l'inévitable. 
Mais elle avait eu beau avancer à reculons, aujourd'hui, elle touchait au but. Et elle n'avait jamais été aussi terrifiée. Parce que les résultats d'une expérience scientifique étaient peut-être prévisibles... Mais les réactions de l'humanité et du monde étaient loin d'être aussi faciles à discerner. 

Elle releva le visage, entrouvrit la bouche et ses yeux croisèrent les siens avant de prendre aussitôt la fuite. Il n'avait suffi que de quelques mots de sa part pour qu'à nouveau, les questions se transforment. Elle se sentait à la fois soulagée d'un poids et vulnérable. Elle fronça les sourcils, perplexe. Il parvenait à s'infiltrer dans les fissures des murailles qu'elle avait construites et qu'elle croyait infaillibles. Elle le comprenait désormais... Et elle était impuissante. Elle cligna des yeux et secoua légèrement la tête, chassant le trouble qui l'avait envahi et qui représentait un véritable danger pour elle.

Elle inspira finalement, et son regard était apaisé quand elle croisa à nouveau le sien. Un sourire simple mais sincère éclaira son visage.

- Je suis ravie de le constater... 

Elle garda la bouche ouverte un moment, semblant hésiter, et son regard se fit finalement plus intense. 

- ...Et de voir que je peux me fier à vous. J'espère que le temps me prouvera que j'ai raison. 

Ses yeux fouillèrent les siens un instant, peut-être en quête d'indices, ou simplement pour qu'il puisse comprendre à quel point la confiance était un bien précieux à ses yeux. Il avait ouvert des portes qu'elle n'était pas parvenue à refermer. L'honnêteté et la sincérité, c'étaient ses dernières cartes à jouer, et elles avaient à la fois le pouvoir de la protéger et celui de la mettre en danger. 

Elle détourna finalement le regard, et referma la porte derrière eux en lâchant un soupir.

- Oui... Mes collègues ont tendance à aimer la rapidité, alors que cette dernière ne va pas forcément de pair avec l'efficacité. Et surtout, je voudrais... Je voudrais rappeler à notre patient ce qu'est l'humanité, puisqu'à l'intérieur de ces locaux, elle semble parfois se faire rare. Je voudrais qu'il soit traité comme un humain à part entière, et non comme un rat de laboratoire. Je veux qu'il puisse croire et espérer que ça fonctionnera. Parce que s'il ne croit pas, s'il n'est pas prêt à se battre... Alors cette expérience est déjà un échec. 

Elle se pinça les lèvres. Pour elle, c'était bien plus qu'une simple expérience scientifique. C'était surtout et avant tout un combat, et dans ce genre de batailles, elle croyait dur comme fer que l'espoir était l'une des armes les plus puissantes. 

Elle haussa les épaules et afficha une moue un peu gênée.

- C'est peut-être ridicule... Mais ça me paraît nécessaire. Et je crois que vous êtes la bonne personne pour ça. 

Son sourire s'étira doucement. Elle n'aurait su dire pourquoi elle pensait qu'il était le mieux placé pour s'adresser à son patient. Ca n'avait rien de logique, de scientifique... C'était intuitif. Et ça, c'était nouveau pour elle, parce qu'elle n'avait pas l'habitude de se laisser aller à ce genre de choses. 

Un léger rire gêné sortit de sa gorge, et elle s'apprêta à s'enfoncer dans l'allée qui se dressait devant eux, lorsqu'il s'arrêta face à elle et s'approcha. Elle ouvrit grand les yeux sous l'effet de la surprise, et son cœur s'emballa à nouveau. Le temps d'un court instant, dans son regard, le voile de fatigue, d'incertitude et de doute s'était soulevé, et seuls se reflétaient alors les résidus d'une innocence et d'une candeur presque perdue, ainsi que la flamme vacillante d'un espoir qu'elle préservait de toutes ses forces. Brusquement, elle se sentit faible, et pourtant, cette fois, elle ne fuit pas. Ses yeux, cependant, finirent par s'assombrir légèrement, laissant entrapercevoir une peine et une culpabilité infinies qui la consumaient de l'intérieur. La seconde suivante, son regard avait retrouvé sa lueur naturelle et elle inclina la tête tandis qu'un semblant de sourire se dessinait sur ses lèvres. 

- Vous devriez essayer. Vous pourriez être surpris. 

Elle haussa un sourcil, avant de finalement s'écarter et reprendre sa marche. 

- Nous y sommes presque.

Elle s'enfonça de quelques mètres dans l'allée sombre, et s'arrêta devant une porte. Elle composa un code de quatre chiffres sur le boîtier accroché au mur, et la porte se déverrouilla, donnant un aperçu direct sur son laboratoire. Celui-ci était à l'image de son esprit : surchargé et éparpillé. Elle se pinça les lèvres et se retourna vers lui.

- Désolé pour le désordre. J'aurai dû prendre le temps de ranger. 

Elle s'avança vers son bureau et rangea rapidement quelques feuilles dans les tiroirs, comme si elle pouvait parvenir à cacher le chaos qui régnait pourtant dans la pièce. Elle s'arrêta en réalisant que c'était vain, se redressa et inclina légèrement la tête.

- Par ici.

Elle s'approcha d'un coin de la pièce, caché par des rideaux. Elle tira doucement sur ces derniers, dévoilant un lit d'hôpital dans lequel était un allongé un jeune homme d'une vingtaine d'années qui semblait doucement se réveiller. 

Un sourire bienveillant apparut sur ses lèvres alors qu'elle observait son patient. 

- Adam... Voilà le médecin dont je t'ai parlé. Il va t'examiner une dernière fois... Et quand tu seras prêt, nous procéderons à l'expérience.