Cet après midi là, il pleuvait, le ciel couvert d’une épaisse couche nuageuse ne permettait pas au soleil de projeter sa lumière sur la ville. Un temps maussade, un paysage monotone et un calme pesant. De quoi rendre morose n’importe quel humain qui craignait l’approche des nuits sans fin et des courtes journées. Bien sûr Hayley n’était pas spécialement concernée, même si toutefois elle évitait de sortir une fois la nuit tombée. Ses principales occupations visaient avant tout à observer, chercher et comprendre, elle préférait rester dans l’ombre sans trop ébruiter sa présence et son existence pour obtenir un maximum d’informations quant aux futurs projets de chacun. Si quelque chose se préparait, elle voulait en être informée, et pour cela elle devait se rapprocher de chaque camp, d’une manière ou d’une autre.

Tu étais arrivée depuis peu de temps et bien sûr elle craignait qu’à force de t’ennuyer entre les murs du manoir tu ne finisses par sortir et vagabonder dans les rues à la recherche d’une quelconque distraction. Et d’une certaine façon, après les récents événements qui avaient eu lieu au sein du manoir, elle avait préféré te laisser un peu de temps pour assimiler certaines choses ainsi que la conséquence de tes actes passés. Elle ne pouvait bien sûr t’en vouloir d’avoir voulu retrouver ton père, mais elle se devait de te faire prendre conscience de la gravité de la situation. Hayley avait voulu t’épargner l’enfance qu’elle avait connu, ils avaient voulu t’apporter le confort et la sécurité dont tu avais besoin, ainsi que l’amour. Mais par amour, on se doit bien souvent de faire des sacrifices. Tu étais arrivée à cet âge où les enfants se cherchent et se questionnent de multiples façons, s’expliquent certaines choses de manières plus douloureuse qu’ils ne le devraient ou les rejettent totalement par peur de souffrir. Cet âge rebelle où l’on se sent capable de tout sans craindre que les foudres du monde ne s’abattent sur nous.

Elle s’était rendue jusqu’à ta chambre, déposant son regard sur toi, elle toqua de son index contre la porte entrouverte avant de t’adresser un léger sourire et de pénétrer dans la chambre.

« - Est-ce qu’on pourrait discuter ? J’ai une surprise pour toi. Mais avant ça, on va devoir avoir une grande conversation. J’imagine que tu sais pourquoi. Maintenant que tu es ici… Tu vas y rester et… Et il vaut mieux qu’on ait cette conversation maintenant même si pour le moment je ne veux pas que tu sortes dehors. C’est dangereux, pour toi plus que n’importe qui. »

Elle avait parlé d’une voix douce, compréhensive face à la situation. Un soupire s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’elle alla finalement s’asseoir sur ton lit pour finir par reposer son regard sur toi.

« - Maintenant qu’on est réuni, on va devoir se faire confiance et se serrer les coudes. Peu importe les choix qu’on a fait par le passé. On ne prétend pas être les meilleurs parents, on fait seulement de notre mieux. Les décisions que l’on prend ne sont pas toujours faciles à comprendre, je sais… Mais ça n’excuse pas tes actes. Je suis prête à oublier l’incident de ton expulsion et à repartir de zéro, mais entre nous on ne doit plus avoir de secret. C’est d’accord ? »

Malgré la sévérité de son regard elle n’était pas en colère, seulement inquiète concernant l’avenir qui vous attendait. Tu étais intelligente et puissante, mais tu avais hérité de sa curiosité, de son esprit de rébellion contre les injustices. Tu étais prête à tout pour protéger ta famille et tu étais têtue, une vraie Mikaelson. Sur ces pensées un sourire se dessina imperceptiblement au coin de ses lèvres.

« - Bon… Tu te plais ici ? »

@Hope Mikaelson.