C'est pas comme si tout les matins, tu t'observais longuement dans ton miroir pour voir ce qui ne va pas chez toi. Car toi, tout ce que tu vois... c'est le fait que tu sois parfaite. Tu aimes ce que tu vois. Il n'y a rien d'autre à dire. Les autres, ils disent que tu es quelqu'un de narcissique. Néanmoins, tu connais ta valeur physique, et vu comment s'en va le monde, tu te dis qu'il n'y a pas de mal à profiter de ce que tu as. Et puis, tu en remets une couche. Fond de teint Dior, rouge à lèvre Guerlain. Tu es coquette, est-ce mal ? Non, parce que tu entends la voix de ta mère résonner dans tes oreilles " Fais toi plus belle, tu ne le seras jamais assez, même si tu te trouves extraordinaire, le monde te trouvera passable."

De par ton éducation, tu fais preuve de raffinement. Tu aimes les belles choses, les villas marbrées blancs, ornée de grands espaces et colonnes à la Grecque, les soirées mondaines et robes hautes coutures mises une fois puis revendue à prix d'or sur Ebay. les flûtes de champagnes coulant à flot, petits fours virevoltants entre les bouches. Les baises mains et les courbettes, la jeunesse dorée étouffant sous les Benjamins.

Tu as toujours été ainsi. Têtue comme une mule. Enfant capricieuse, tu as toujours obtenu ce que tu voulais, quitte à en payer le prix. A savoir, une longue aventure étroitement liée à de l'harcèlement abusif. Peut-être était-ce dû au fait que ton père te gâtait beaucoup trop, que ta mère t'apprenait religieusement, que Chanel, Prada, Luis Vuitton, Gucci, et toutes ces marques luxuriantes étaient un droit pour les gens riches, un besoin, et même une nécessité. Depuis, tu penses que tout t'est dû. N'est-ce pas également un signe que tu es égoïste ?

Du rire aux larmes, t'y passe au moins dix fois par jours, comme ça, pour ton plaisir, ou pas. Tu es lunatique, voire excessive, autant dans ta colère que dans ta joie. Tu es un peu folle, diront certains, toi tu préfères que l'on dise que tu es vivante et entière.

Tu piailles, tu piailles, et jamais tu n'arrêtes. Tu es de celles et ceux, qui n'arrêtent pas de vouloir combler les trous, boucher les blancs. T'as toujours un truc au bout de la langue, poussant les commissures de tes lèvres. Tu adores ça, même, rire plus fort, parler avec bien trop de passion, peut-être est-ce là que l'on voit que tu aimes être au centre de l'attention.

Mais n'as-tu que des défauts Marina ? Pauvre petite.

Tu pleures ? Regardes, ça prouve que tu es plus humaine... sensible. Petite Marina, tu caches bien ton jeu, sous tes airs de rébellion pathétique de pauvre gamine riche. Tu es en retard sur la maturité. Tu déferles sous les soirées comme si tu avais encore dix huit ans, comme si tu avais encore le temps. Ton intelligence t'a menée au journalisme, et ta curiosité fait ta réussite. Et bien que tu sois une explosion de tout un tas de clichés tu sais être loyale, assidue indomptable et appréciable.

Tu n'es pas restée longtemps dans la ville des Dieux, et ce, bien que ton père connaissait le succès grâce à ses hôtels de luxes qui, peu à peu, s'implantaient dans différentes parties du globe. Toi, tu as un souvenir qui te reviens. Petite, tu te laissais portée par le soleil, le vent chaud et l'air marin. Tu observais la ville, vivante, emplie de touristes marquant la ville de tes petites chaussures cirées en rentrant de l'école. Tu te souviens aussi de comment vous êtes partis, ta famille et toi. Suite à la situation économique du pays, ton père avait prévu sa fuite, et ce, depuis qu'il avait ouvert son premier compte en Suisse, votre destination.
Tu as eu du mal à t'y faire. Un changement radical dans ta vie. Ne serait-ce que la langue, que tu apprenais avec difficulté, tout en étant en tutorat d'anglais alors que tu n'étais encore que trop jeune. Ton père voulait que tu ais toutes les cartes en main pour ton futur. Et ce, bien avant ton bien-être personnel. Souvent il s'absentait dans ses hôtels à l'étranger. Laissant ta mère penser au pire, recevant des cartes postales et des cadeaux bien trop chers.Et elle te disait "Regarde Marina, encore un bijou. Ton père me noie sous les carats pour me faire oublier qu'il a une femme partout sur le globe." Tu l'écoutais tendrement, t'expliquer la tristesse d'une vie de femme. Et toi tu te disais, que jamais tu ne deviendrais ta mère. T'as grandi comme ça, devenant peu à peu une fille peu convenable. Mais qui s'en souciait ? Ta mère ? Ton père ? Toi ?
Très vite, l'adolescence frappa à ta porte. Te rendant peu à peu hostile, capricieuse. Tu t'enfermais dans ta prison d'argent tandis que dehors, le monde se mettait à changer. Pendant que dans le monde, des forces dont tu n'avais pas idée se relevaient. Toi t'as juste continué ta petite vie passablement parfaite sans te soucier d'autre chose que de toi même. De fil en aiguille, tu as fini par comprendre. Comprendre que certains de tes amis étaient différents. Ou bien est-ce toi, qui était différente d'eux ? L'obscurité avait alors envahi ton espace. Les monstres avaient pris forme humaine. Puis finalement, tu as fini de grandir, t'as commencé à devenir adulte, à penser à ton avenir.
 

Nous te demandons un exemple de publication en lien avec notre contexte, assurant ainsi sa bonne compréhension. Un minimum de 350 mots est demandé, soit plus ou moins 35 lignes.